Description
Krak-Krond, une érection de trop…
Une satire ubuesque de notre temps
L’idée d’écrire une satire de notre société, à l’image du monumental Ubu Roi ou les Polonais d’Alfred Jarry, m’a saisi face à la morosité qui engloutit le monde, et singulièrement la France. Notre société, nul ne peut le contester, agonise sous le poids d’une souffrance plurielle : morale, sociale, politique, économique, sanitaire. Et qui, dans ce naufrage collectif, ploie sous les accusations, l’ignorance imposée et le mépris des puissants ? Le peuple, toujours le peuple ! Ce peuple maudit, éternel souffre-douleur, vilipendé par ceux qui, dans l’ombre des palais et des conseils d’administration, orchestrent son malheur avec une jubilation cynique.
Pour donner vie à Krak-Krond, il m’a fallu repenser ma plume, réinventer ma manière d’écrire afin d’embrasser une vérité crue, celle d’une politique qui a perdu toute noblesse, d’un pouvoir qui se vautre dans l’absurde, l’arrogance et la perversion sexuelle et satanique. La vérité, cette vieille muse des Lumières, si belle à proclamer jadis, est devenue un crime dans une France qui se targue encore d’être l’héritière de Voltaire et de Rousseau. Ces géants, par la force de leurs idées, firent trembler les trônes de droit divin, ouvrant la voie à la Révolution française, ce rêve d’égalité universelle. Mais le rêve fut trahi, et le peuple, hier porté aux nues, est aujourd’hui écrasé sous le talon des nouveaux despotes.
Faut-il, pour écrire aujourd’hui, se murer dans la clandestinité ? Faut-il adopter un pseudonyme, murmurer ses vérités sur des réseaux cryptés, publier sous le manteau comme au temps des pamphlets interdits ? Je le crains, hélas. L’histoire des lettres françaises est peuplée de ces ombres héroïques, ces auteurs qui durent fuir, se cacher, ou braver l’exil pour faire entendre leur voix. Jean de La Fontaine, avec ses fables mordantes, drapait ses critiques dans l’allégorie pour échapper à la censure. Victor Hugo, titan de la plume et apôtre des opprimés, fut chassé de France pour avoir osé défier le pouvoir et chanter la misère du peuple au cœur d’un XIXe siècle gorgé d’injustices. Ces injustices, loin d’avoir disparu, se réincarnent aujourd’hui sous des formes nouvelles, mais non moins cruelles.
Car que voyons-nous en ce début de XXIe siècle ? L’État, drapé dans une rhétorique de justice, déchaîne ses cohortes de CRS pour gazer, matraquer, humilier. Sur les Places de la République, dans les rues des grandes villes, le peuple manifeste, brandit son rêve d’une société égalitaire, d’une liberté reconquise. Et que reçoit-il en retour ? Des lacrymogènes, des coups, et pire encore : une violence institutionnelle qui va jusqu’à sacrifier nos enfants, nos parents, nos aînés, sous le prétexte fallacieux de la santé publique. On accuse des vaccins criminels, on murmure des constitutions taillées pour servir les industriels et leurs laquais politiques, tandis que le citoyen, lui, n’a droit qu’au silence ou à la répression. En tant que parent, en tant que citoyen, je suis horrifié par ce spectacle : un pouvoir dirigé par un couple de pantins pervers, deux hommes, dont le plus jeune, qui, tel un Père Ubu moderne, éructe ses décrets absurdes et brandit sa matraque pour étouffer la liberté.
C’est pourquoi Krak-Krond existe. Cette satire, parodique jusqu’à l’excès, est un éclat de rire grinçant face à l’horreur, une charge contre l’absurde et le tragique de notre époque. À l’image du grotesque Ubu, qui incarnait la bêtise et la tyrannie, Krak-Krond moque les nouveaux potentats : les technocrates ventripotents, les industriels voraces, les moralistes autoproclamés qui sermonnent le peuple tout en pillant ses espoirs. Mais cette œuvre ne se contente pas de rire ; elle accuse, elle dénonce, elle conjure. Car rire de tout, même du pire, c’est encore résister. C’est refuser de plier face à un pouvoir qui, sous ses oripeaux de légitimité, n’est qu’une farce grotesque, une « érection de trop » dans le théâtre de l’absurde qu’est devenue notre société.
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