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Entretien exclusif (et en français !) avec la légende des Rolling Stones, Mick Jagger

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Ce 24edisque est-il le dernier de ces chers Rolling Stones ? Les Londoniens jurent à longueur d’interview qu’ils possèdent de quoi remplir d’autres albums que celui-ci, conçu dans une urgence forcée, Mick Jagger ayant poussé ses comparses à enregistrer en trois mois sous la houlette du producteur trentenaire Andrew Watt. La fin approche. Même si Keith Richards a enfin écouté ses médecins et arrêté non pas de boire, ça jamais, mais de fumer à 79 ans.

Hackney Diamonds – qui penche nettement du côté des goûts de Mick Jagger, Richards, perclus d’arthrose – semble souvent accompagner son chanteur et constitue un bon moment en leur compagnie. Une parenthèse rock enchantée. Vieillir ne serait donc pas un naufrage.

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« Hackney Diamonds » : que vaut le nouvel album des Rolling Stones ?

« Hackney Diamonds » sort ce vendredi 20 octobre. Et surprise, c’est plutôt bon ! Critique en avant-première des 12 morceaux composés par Mick Jagger et Keith Richards.

Par Aurélie Raya

a critique rock en 2023 n’a plus vraiment de sens tant ce genre musical a disparu ou du moins apparaît si désuet aux jeunes oreilles férues de rap et de sonorités urbaines. Alors un disque des vieux amis Stones en cette époque pourrait laisser perplexe. Ils ont débuté en 1962, ont tout vécu, tout connu, ont survécu à la mort de plusieurs d’entre eux, dont le vénéré batteur Charlie Watts.

Leur album, qui sort vendredi 20 octobre, est pourtant formidable, car il s’agit d’un combat pour exister, continuer, faire comme si la vie ne s’arrêtait jamais. Et c’est bien ! Hackney Diamonds tient la distance. Ses 12 morceaux n’ont pas la vigueur des chefs-d’œuvre que furent Let It Bleed ou Sticky Fingers, mais il est de meilleure facture, et de loin, que le dernier paru avant celui-ci, l’oubliable A Bigger Band, en 2005. Ces diamants brillent davantage que les tristes pierres des années 1980, font jeu égal avec Steel Wheels, voire surpassent Emotional Rescue.

Ça commence fort, par le single « Angry », que l’on connaît déjà. Très efficace, dans la veine de « Start Me Up », leur dernier immense tube sorti en 1982, le riff légendaire de Keith Richards sonne comme une évidence : voilà un disque des Rolling Stones, on le sait dès la première note. Le deuxième titre, « Get Close », donne à entendre un énième gros riff de Richards, la voix de Mick Jagger semble noyée sous le métal des instruments, elle n’est pas mise en avant. Énergique, années 1980, des boucles lourdes, mais le rythme s’impose. Bon refrain. Parfait pour un trajet en voiture. Le suivant, « Driving Me Too Hard », rappelle une ballade country, Jagger chante d’une voix plus claire des paroles parfois drôles : « I was making love but you had different plans. » Jagger, quel lover ! Comme d’habitude, les guitares rythmiques de Ronnie Wood et de Keith Richards s’entremêlent. C’est une chanson sympathique, anecdotique mais agréable.

« Bite My Head Off » s’ouvre avec un gros son de guitare rock, on flirte avec le punk et 1979, ambiance lourde, « crade », pas du tout swing. Jagger a l’élocution rapide, l’énergie déborde. Une super « face B ». Il paraît qu’un certain Paul McCartney tapote sa basse sur ce morceau ; il figure parmi les crédits, mais discerner son jeu n’est pas évident. Ce débutant a encore des progrès à effectuer, mais les gentils Stones ne lui en ont pas tenu rigueur. « Whole Wide World » commence tel un titre des Texans de ZZ Top, Jagger donne de la voix. Pas un tube en devenir, mais du remplissage. Refrain bien fichu. Paroles pas toujours inspirées sur le monde qui vous déteste et la pluie…

Idéal pour danser

« Dreamy Skies » offre un bien meilleur niveau. On frôle même l’excellence, la ballade country parfaite. Ça y est, 1972 revient, la plus belle année pour le rock, on songe à un « reste » de leur extraordinaire Exile on Main Street, enregistré en partie en France. Chanson extra. « I forgot to take a break from it all », ce refrain vous envoie illico dans le sud des États-Unis, assis devant un porche à mâchouiller du tabac. Comme si les Stones se citaient eux-mêmes, on entend les références au grand ami de Keith, le musicien Gram Parsons qui s’est suicidé en 1973, c’est très bon. « Mess It Up » ? Ode confuse aux années 1980. « You stoll my number, you stoll my car, seduce my landlord, broke into my home, why don’t you live me alone. » De qui Mick se plaint-il ? Encore d’une groupie obsédée ? Toutes ces femmes qui leur courent après, quel cauchemar ! Jagger est marrant, le morceau aussi, idéal pour danser en boîte.

« Live by the Sword » constitue un miracle puisqu’elle réunit la section rythmique originale du groupe. L’ancien bassiste Bill Wyman, qui a quitté les Stones en 1990, et le batteur Charlie Watts, décédé en août 2021, rejouent ensemble. Malheureusement, le bon vieux temps n’est guère une réussite. Jagger accélère trop, l’intro est affreuse, ça va mieux ensuite. L’ami de toujours de Mick, Elton John, gratifie d’une apparition au piano. Pourquoi pas, mais bof. Le début de « Driving Me Too Hard » rappelle un peu celui de la géniale « Tumbling Dice », puis l’ensemble dévie vers un sous-« Slipping Away », morceau plus récent composé par Keith Richards. La chose gagnerait à davantage de dépouillement – trop de sons superposés –, il manque ici la douceur de Charlie Watts. « Tell Me Straight », ou la ballade obligatoire du guitariste. Keith chante d’une voix « lavée » de toute impureté. Classique. Une pointe de nostalgie ou d’ironie se glisse dans les paroles quand il susurre « Is my futur all in the past ? ».

« Sweet Sound of Heaven » est, à l’inverse, un morceau franchement réjouissant. Vraiment. Lady Gaga n’en rajoute pas, elle se fond dans la composition avec talent et élégance : un très grand moment, qui rassemble et mélange les nombreuses influences des Stones. Une idée du bonheur enveloppant que peut procurer une simple petite chanson. L’ultime composition, « Rolling Stones Blues », émeut. En effet, quoi qu’en disent les membres, ceux-ci semblent boucler la boucle, revenant à leurs amours de jeunesse, le blues de Chicago, Howlin’ Wolf et Muddy Waters… Jagger n’est jamais autant musicien que lorsqu’il souffle dans un harmonica. 1962, si loin, si proche.

Fin

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