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Les livres et BD autour de nos chers disparus de la musique !

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C’est sans doute la période pour certains, et des projets qui aboutissent au sujet d’autres ! Mais on ne compte plus les livres consacrés à des musiciens disparus ces derniers temps. Et sans être pour autant nécrophile, on en apprécié certains. Suivez le guide…

On va commencer par un trio de docus BD bien sentis, tous sortis aux excellentes éditions Petit à Petit. Pour commencer, on pointera celui consacré à Amy Winehouse, diva de la soul britannique partie forcément trop tôt. Comme d’habitude chez cet éditeur, les cases de BD sont entourées de riches textes qui resituent l’artiste dans son contexte et cette mixture de genres rares. Amy elle-même revenait d’ailleurs souvent en interview sur sa pratique de ce fameux mélange des genres :  » Mon père était un fan de jazz. On écoutait les grands classiques en boucle, de Dizzy Gillespie à Coltrane. Moi, j’étais dans ma chambre, et quand j’entendais des trucs bien, je sortais pour demander  » Hé, ça, c’est quoi ? « , et je notais le nom du morceau sur un bout de papier. Quand j’étais seule à la maison, j’allais chercher dans la collection de disques de mon père les titres que j’avais retenus, je les passais à fond et je chantais tout ce qui me passait par la tête en essayant de suivre les mélodies. « 

Et elle concluait souvent ses entretiens par des propos plus que prémonitoires :  » J’ai toujours rêvé d’avoir une vie normale.  » Et cet état d’esprit à la fois génial, lucide et embrumé ressort parfaitement de ce livre, dont on complétera la lecture avec la vision du biopic Back to Black, qui sort ces temps-ci.

Changement d’univers, mais pas de façon de construire le bouquin, avec Bashung ! Sous le titre Plus immortel que nous, ce livre revient sur un chanteur devenu carrément un phénomène. Mais Alain était aussi un maniaque du détail, comme le soulignait l’un de ses paroliers fétiche : Jean Fauque.  » On travaillait à la virgule près. Il torturait, inversait, rajoutait des mots. Il mélangeait mes phrases de différents textes et c’était magique. Par exemple, un soir il me chante La Nuit je mens dans son petit appart de Belleville. Et là, je me suis pris une claque. La chanson était là, dans sa forme. « 

Et pour terminer ce trio de docu-BD, on mentionnera le splendide volume consacré à Nirvana, sorti en 2022, mais qui revient en magasins ces temps-ci pour célébrer le trentième anniversaire de la disparition de Kurt Cobain. On va dire que dans la myriade de livres consacrés à Nirvana, celui-ci est essentiel.

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1993 : Le grunge et les fans de Nirvana

Johnny et lui !

Dans la série  » ce sont les proches qui en parlent le mieux « , cet excellent livre de Fred Jimenez, Johnny H. et Moi (Le Cherche-Midi) se pose là et diffère heureusement de plusieurs bouquins récents consacrés à Johnny fabriqués à base d’extraits d’interviews et de  » Je connais l’homme qui connaît l’homme qui connaissait la tante d’un pote à Johnny. « . Parce que Fred Jimenez a été bassiste de Johnny durant trois tournées et que ce livre est donc une occasion rare de découvrir d’autres facettes de l’idole des jeunes et des autres.

L’auteur explique :  » J’ai vécu toute l’aventure de Johnny avec une espèce de décalage un peu halluciné. Il y avait le plaisir de jouer avec lui (environ 200 concerts), mais aussi l’expérience de ce monde au sommet du show-business. Je n’avais pas du tout l’idée d’en écrire un bouquin mais, à force d’entendre mes anecdotes, ma femme et Bertrand Burgalat, le patron du label Tricatel, m’ont convaincu de les raconter. L’an dernier, la disparition de Jean-Louis Murat, avec qui j’ai joué vingt ans, m’a touchée, et aussi donné du temps pour écrire. C’était aussi un exutoire. En fait, Je pense avoir fait partie d’une période bénie dans l’histoire de Johnny. Il revenait après avoir frôlé la mort, sa femme avait fait le ménage dans ses amis, il avait souvent une clope au bec, mais il ne tirait presque pas dessus. Il buvait nettement moins. On m’a raconté que, auparavant, il venait deux ou trois fois avec ses potes, parfois un peu bourré, s’engueulait avec le directeur musical et repartait. Là, il avait envie de s’impliquer. En plus, l’air du temps était au retour du rock, avec le succès de gens comme les Black Keys, et Johnny pouvait revenir à ses premières amours sans qu’on le traite de ringard. « 

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Hep Taxi !

Et on termine avec Taxi Girl et ce Taxi Girl 1978-1981 (Séguier) vu, une fois encore, de l‘intérieur. Puisqu’il est signé Mirwais et revient sur la trajectoire d’un groupe qui aura changé à jamais le rock made in France par sa musique et son attitude. Et ce livre est une réussite parce que Mirwais arrive à concilier aventure  » vue de l’intérieur  » et description objective du chaos qui entourait le groupe. «  On proposait autre chose dès le début. C’est difficile à comprendre aujourd’hui où les groupes ont des plans de carrière. Laurent de Taxi Girl traînait par exemple avec des gens d’Action Directe. C’était aussi l’époque des idéologies. Aujourd’hui, les groupes veulent faire The Voice « , pointe-t-il. Avant de continuer :  » Je voulais décrire le chaos que fut le groupe de musique dans lequel j’ai joué. Il me fallait rendre compte du désordre dans lequel ma génération plongea avec une ardeur pour l’autodestruction. Je n’ai presque jamais été satisfait des biographies rock sur certains artistes. En tout cas, c’était très éloigné de ce que j’avais vécu, notamment sur la genèse d’un groupe où il fallait passer par le chaos. Un groupe de rock à la fin des seventies, ce n’était pas des gens aimables. Il y avait une violence dans les rapports, on était tous arrogants, tout le monde voulait prendre le lead. En 1978, notre génération s’est retrouvée face à l’héroïne. On ne savait pas ce que c’était et elle a cramé Taxi Girl. Moi, j’avais commencé la drogue très jeune comme le LSD et l’herbe. Aujourd’hui, je déconseille toutes les drogues, pour moi, c’est même un problème politique parce qu’aussi, je suis arrivé d’Afghanistan à l’âge de 6 ans et j’ai formé mon premier groupe à 12. Je voyais un groupe comme une nouvelle famille, donc j’ai tout arrêté dès que j’ai eu un super groupe comme Taxi Girl alors que les autres se sont enfoncés.  » Des propos sans concession, comme ce livre prenant de bout en bout !

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Parce que ne pensons pas que  » c’était forcément mieux avant « , mais que nous avons remarqué que  » tout était dans tout  » voire que  » rien ne se crée, rien ne se perd, mais tout se transforme  » ! Bref, le vintage et ses réinventions dans tous les domaines de la pop-culture ont la cote pour le moment.

Et nous allons vous le démontrer chaque semaine dans Re-Cycle avec Frederic Vandecasserie.

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