Ils ne sont pas encore arrivés à Dunkerque que déjà leurs chants résonnent dans les rues de Lille. Traditionnellement, les Carnavaleux lillois se donnent rendez-vous gare Lille Flandres ou Lille Europe pour cheminer ensemble vers le littoral… Et vivre l’ambiance du Carnaval le plus tôt possible. Immersion dans un train haut en couleurs.
Le trajet en train ne dure pas plus d’une demie heure, mais c’est déjà largement suffisant pour les Carnavaleux, qui ne rateront pas une seule seconde de fête en ce premier jour de Trois Joyeuses. Il est à peine 11 heures et déjà plusieurs centaines de personnes, toutes de clet’che vêtues, se pressent devant la gare Lille Europe.
Certains sont venus en groupes, comme ces Sarthois, qui ont pris sous leur aile un ami breton pour vivre leur premier Carnaval. Petit à petit, les cercles se mélangent, certains se retrouvent d’autres se rencontrent, en tout cas les victuailles se partagent, notamment les rillettes : « Pour tapisser l’estomac !« .
Vers 11h10, c’est le mouvement de foule. Les costumes bariolés, à plumes et à fourrure déferlent des escalators de la gare.
Celles et ceux qui n’avaient pas prévu leur billet de train se pressent aux bornes automatiques pour imprimer en vitesse leur pass, avant que le train ne parte sans eux.
Petit à petit les Carnavaleux se répartissent dans les wagons, sous le regard amusé ou médusé des travailleurs qui se rendent à Dunkerque pour des raisons professionnelles. Les places assises sont prises d’assaut et les derniers arrivés se retrouvent debout dans les allées. Certains vont même jusqu’à grimper dans les porte-bagage pour pouvoir se reposer quelques instants.
« Qu’est-ce qu’il fait chaud, le maquillage ne tient pas y’a tout qui coule ! » Pendant le trajet, sous la chaleur accablante d’un train bondé, chacun s’adonne à son passe-temps. Les boissons sont de sortie, mais aussi les tubes de rouge à lèvre ou les pots de paillettes : la plupart des Carnavaleux peaufinent leur clet’che en revêtant leur plus beau maquillage, plus ou moins improvisé. Coeurs, traits, losanges… « On y va selon l’inspiration« , répètent tous les maquilleurs en herbe.
La bonne humeur est en tout cas bien présente, les conversations vont bon train. Un groupe d’amis s’essaie même à quelques chants typiques du Carnaval de Dunkerque, notamment la chanson Un Wiche, que tout le wagon reprend de plus belle.
Soudain une mélodie retentit. « Nous arrivons à Dunkerque, terminus, tout le monde descend. » Le chef de bord est ovationné et chacun se presse pour récupérer leurs bagages.
Il est presque midi et une véritable marée humaine déferle à l’entrée de la gare, accueillis par les chansons populaires que diffusent les bars et les cafés de la ville. L’objectif maintenant ? « Aller le plus vite possible dans les bars, faut pas perdre son temps !« , s’écrit un jeune lillois, qui ne perd pas le nord.
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La pâtisserie 2024 se nomme donc « la main de Chantal » et a la forme d’une paire de fesses. « Si on veut faire carnaval longtemps, il faut prendre soin de sa santé » glisse Frédéric Céravolo, alias la comtesse de Rosendaël. « Je pensais à créer un gâteau en forme de cœur pour évoquer les problèmes cardiaques ou faire quelque chose pour sensibiliser au tabagisme ou aux problèmes d’alcool. Mais il fallait rester dans l’esprit du carnaval, d’où l’idée de la main de Chantal« , référence à une célèbre chanson grivoise du carnaval.
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